De la soif de connaître, de savoir, d'apprendre, aux indiscrétions les plus pathologiques, en passant par le vilain défaut, des pulsions épistémophiliques à la recherche de la vérité, et aux aléas de la recherche scientifique, la curiosité est au cœur de nos mouvements de pensée et du va-et-vient de nos affects. Elle anime de manière variée notre travail relationnel en psychiatrie, nos recherches cliniques, nos conceptualisations.François Tosquelles nous le rappelle, dans curiosité il y a cure, prendre soin de. On ne peut éprouver la curiosité que dans la mesure où on prend soin de l'autre. Il y a donc cure dans la cure qui suppose l'éveil mutuel d'un certain nombre de curiosités l'un pour l'autre, aussi bien du thérapeute vis-à-vis du soit-disant malade que du malade vis-à-vis du thérapeute, et même au-delà pour sa famille, enfin pour tout ce qui touche sa vie.À condition toutefois que dans cet élan vers l'autre, notre curiosité ne soit jamais satisfaite et qu'elle nous permette d'accueillir le sujet dans toute son opacité.