La plainte occupe une place prépondérante dans tout discours de souffrance, elle constitue naturellement Yordinaire de toute pratique clinique. Evidence de cette présence pourrait en faire un point aveugle pour une conceptualisation.La plainte se fonde initialement sur la reconnaissance d'un objet : la mère et le constat, toujours récusé, de sa nécessaire distance. Avec cette hypothèse, cet essai voudrait la penser sans forcément la panser.La pratique de la psychanalyse met en évidence le recours répété aux mots pour dire la plainte, sans toujours préjuger des maux qui semblent la susciter. Sans jamais prétencire l'abolir, cet ouvrage ne se résigne pas à l'inéluctable de la plainte.Conçu à partir d'une clinique psychanalytique, il évoque régulièrement et concrètement des paroles de plainte pour en situer la valeur ajoutée subjectivement et les significations portées dans le lien intersubjectif.Pour autant, la réflexion proposée n”est pas repliée entre divan et fauteuil, tout praticien (médecin, travailleur social, psychologue, soignant...) à l'épreuve quotidienne de plaintes réitérées y trouvera l'occasion de les revisiter sans peut-être sien plaindre.