Notre monde connaît une transformation aussi radicale que rapide où les nouvelles règles du jeu n'ont pas encore eu le temps d'être appliquées qu'elles sont déjà désuètes. La peur s'installe, la confiance se défait, le chacun pour soi règne dans une violence lancinante qui gangrène tout le corps social. Que dire des violences qui touchent des catégories importantes de populations marginalisées ou vulnérables, comme les enfants et les adolescents par exemple, qu'elles en soient auteurs ou victimes ? Par ailleurs la colère active des mouvements sociaux, parfois violents, n'est-elle pas au service d'une sorte de construction d'un vouloir être ensemble ? Et la violence, dite fondamentale, mais probablement fondatrice, participe aussi de la structuration du sujet. N'est-elle pas alors au service d'une survie psychique ?Joyce Aïn, psychanalyste (Toulouse), membre titulaire de la Société psychanalytique de Paris, présidente de l'association Carrefours et médiations.