«C’est une invention bien connue de conspirer contre le Parti avec des romans», a dit le président Mao. Un précepte que méditent les habitants de la cité lorsque monsieur Ma, le libraire, est arrêté un soir de l’hiver 1962. Son crime? Posséder dans ses rayons un roman étranger à propos d’un certain docteur russe. Sa peine? Trente ans d’emprisonnement pour «activités contre-révolutionnaires». Vingt ans plus tard, Ma est libéré. La Révolution culturelle est loin, Mao est mort, les autorités encouragent l’initiative privée. Que pourrait faire le vieux Ma après tant d’années de prison? Contre toute attente, son nouveau commerce est un succès. Une reconversion à mille lieues de la littérature. Quoique…