Plateau-Mont-Royal, 1935.La Crise a dépouillé Madame Hortense, une veuve au début de la quarantaine, des restes de l'héritage de son mari. Pour survivre, elle a dû rouvrir l'atelier de couture qu'elle tenait avant son mariage et transformer sa maison en pension de famille. Or, si plusieurs pourraient être atterrés par une telle situation, madame Hortense a trouvé dans sa nouvelle vie un bonheur certain. Et pour cause! Plutôt que d'être sous l'emprise d'un homme, elle goûte une liberté rare et dont elle laisse profiter autant que faire se peut les cinq locataires de sa vaste maison bourgeoise voisine du Carré Saint-Louis. Ses pensionnaires — dont une comédienne, une journaliste à tendance suffragiste, une étudiante en médecine et une veuve âgée et déchue mais issue du meilleur monde — sont pratiquement devenues sa famille. À ces femmes se joint souvent la jeune Justine Tourville, qui habite tout près, attirée comme un aimant vers cette maison où chaque pensionnaire semble mener une existence moins contrainte que la sienne. Le temps d'un printemps et d'un été, le lecteur est invité à suivre les aventures de cette galerie de personnages féminins aussi différents qu'attachants et dont le besoin d'émancipation prend diverses formes. Au centre des diverses intrigues que vivent les personnages se trouve la maison d'Hortense, leur noyau, leur sanctuaire, leur refuge — l'endroit où elles savent qu'elles trouveront soutien et réconfort. Car à une époque où les ingalités entre les sexes sont énormes et où une femme majeure redevient mineure en se mariant, le chemin est ardu pour celles qui ne souhaitent pas suivre la voie toute tracée...1