Au milieu des forêts pourtant familières entourant le village de Saint-Rémi, dans les Laurentides, François Landry fait figure d’espèce rare. Il est sans doute le seul intellectuel dont c’est l’habitat permanent. Quelques-uns de ses semblables ont l’habitude de migrer de la ville à la campagne, selon les saisons. Pas lui. Après avoir grandi dans le Bas-Saint-Laurent et « jeunessé » en ville, il a choisi de s’établir à demeure dans ce village où, comme dans la plupart de ses semblables, se rencontrent les descendants des défricheurs, les citadins en mal de campagne et les villégiateurs plus ou moins friqués.Il fait quelques petits boulots, parcourt les routes sinueuses des environs, entretient des liens jamais tout à fait simples avec les « locaux », mais, surtout, il observe, écoute, réfléchit, écrit. Sur notre façon d’occuper le territoire comme si c’était un vêtement mal taillé, de saccager la beauté du monde pour faire parade de notre importance sociale, de notre succès matériel. Il se met en colère, rage, nous rappelle que ceux qui agissent en truands avec la nature sont les mêmes qui entretiennent les injustices dans notre société, qui se moquent du sort des plus faibles, des plus démunis.Et quand il est en proie à la colère, il ne se gêne pas pour nous dire de quel bois il se chauffe.Écrit d’une plume à la fois rageuse et élégante, Le Bois dont je me chauffe est un exercice d’indignation qui vient à point pour nous rappeler que vivre dans un rapport harmonieux avec la nature, c’est d’abord vivre dans le respect de nos semblables.