La fabuleuse et incroyable histoire de Lucas Bridge, né et élevé au milieu d'un peuple indien aujourd'hui disparu
La première édition en 1948 de Aux Confins de la Terre, la merveilleuse chronique de E. Lucas Bridges sur la Terre de Feu, fut accueillie avec un immense enthousiasme et s’est imposée depuis soixante ans comme le grand classique littéraire sur la Terre de Feu et la culture peu connue des Indiens fuégiens.
Lucas Bridges naît en 1874 en Terre de Feu, à l’extrême sud de l’Argentine, une région sauvage, à l’époque grandement inexplorée. Ses parents missionnaires s’y sont établis quelques années auparavant, au cœur d’une nature grandiose. D’immenses étendues de montagnes, forêts, lacs et marais les entourent, qui sont également le terrain de chasse de tribus hostiles et féroces. Lucas grandit parmi les Indiens Yaghans de la côte, apprenant leur langue et leurs usages. Plus tard, jeune homme, il entre en contact avec la tribu sauvage des Onas, devient leur ami et compagnon de chasse et est initié comme guerrier. À coup sûr, la prédiction du critique littéraire du New York Times au moment de la parution de ce livre est encore d’actualité : « Je n’ai aucun doute que Aux Confins de la Terre trouvera sa place au panthéon de plusieurs domaines de la littérature : aventure, anthropologie et histoire frontalière ».
Un chef-d’œuvre de la littérature de voyage et d'aventure.
EXTRAIT
Le mercredi 27 septembre 1871, en fin d’après-midi, l’Allen Gardiner, goélette de quatre-vingt-huit tonneaux, jeta l’ancre dans l’anse Banner, sur la côte nord de l’île Picton, proche de l’entrée orientale du canal du Beagle, en Terre de Feu.
Avec ses deux collines réunies par un isthme verdoyant, l’île Garden1 barre l’entrée de l’anse et crée ainsi un port fermé. Après avoir navigué des îles Malouines2 aux approches d’Ushuaia, les marins descendirent au poste d’équipage pour prendre un repos bien mérité. Deux des trois passagers, un homme et une femme, sortirent de leur cabine et demeurèrent silencieux sur le pont désert.
Ils avaient vingt-huit ans environ. La femme était blonde aux yeux bleus teintés de gris. De constitution moyenne, elle mesurait un mètre soixante à peine. Après des semaines de mal de mer, elle avait perdu ses fraîches couleurs de jeune fille élevée dans les vergers du Devonshire, mais, en dépit de sa pâleur, son visage irradiait un éclat que ni les souffrances ni l’âge ne devaient jamais ternir.
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
Les mémoires d’Esteban Lucas Bridges se dévorent comme l’un de ces palpitants récits d’aventures lointaines qu’affectionnait le XIXe siècle. [...] Aux confins de la Terre, qui a connu un premier succès en 1947, est un document poignant et unique en son genre. - Nicolas Journet, Sciences humaines
Il y a des livres qui sont les garants d’une mémoire qui disparaît, et le livre de Lucas Bridge (1874-1949) fait partie de ceux-là. [...] C’est donc d’un homme qui a vécu avec les Selk’nam qu’il s’agit dans ce livre de six cent pages, et non d’un ethnologue qui les a étudiés. Un regard ‘de l’intérieur ’, qui répertorie l’information brute, la décrit sans censure morale ni limites scientifiques. - Cristina L'Homme, L'Obs
À PROPOS DE L'AUTEUR
Fils du missionnaire anglican Thomas Bridges, qui fut le premier Européen à s’établir en Terre de Feu, à l’endroit qui allait devenir plus tard la ville d’Ushuaia, E. Lucas Bridges (1874-1949) est la seule personne à avoir vécu intimement, pendant plus de trente ans, parmi les Indiens fuégiens et à avoir témoigné en première ligne de leur monde aujourd’hui disparu. Sa vie d'aventures le mena ensuite en Europe, en Afrique du Sud et au Chili.