Le parcours d'un musicien passionné, au fil de ses accomplissements artistiques et de ses rencontres.
Après une enfance de « titi » parisien, à peine sorti d’une adolescence peu commune qu’il nous raconte avec sa gouaille coutumière, Jacques poursuit ses études de piano. Il joue au Vieux Colombier, où il croise Sidney Bechet, Claude Luter et Georges Brassens ; il partage les nuits de Saint-Germain-des-Prés avec Juliette Gréco, Boris Vian et Vadim.
Grâce à son ami Georges Friboulet, alors directeur technique du Conservatoire de Paris, il peaufine son art musical en suivant les cours de contrepoint et d’orchestration. Aux Éditions Raoul Breton il est le pianiste répétiteur d’Aznavour, Bécaud, J.J. Debout, Charles Trenet et Nicole Croisille.
Plus tard, aux Trois Baudets, il intègre l’équipe de Jacques Canetti. Il assure aussi le clavier au Club des Champs-Elysées, à L’Ascot, puis à La Calavados où, en alternance avec Joe Turner, pendant plus de deux ans il anime au piano les soirées réputées de ce restaurant.
Jacques et la musique, c’est une histoire d’amour.
Une autobiographie entraînante, pleine d’humour et de tendresse, portée par un musicien amoureux des mots.
EXTRAIT
Durant tout le parcours, ma mère maudit les pavés, les rails de l’ancien tramway et la conduite brutale du chauffeur qui n’a aucune envie que « l’heureux événement » se produise dans sa voiture. Eugénie, en bonne fille de Haute Corse dont les origines ne se renient jamais, ne cesse d’implorer le ciel, Santa Madonna, pour qu’il la délivre au plus vite de mon encombrante présence.
La clinique, nous y sommes. Prise en charge immédiate de la future maman. Tout est prêt, sauf moi ! Je dois me complaire dans ce cocon où, pendant des mois, j’ai pris mes petites habitudes.
Ce n’est qu’à seize heures trente que je me décide à soulager ma mère de mes trois kilos quatre cent et d’entrer dans la vie en poussant, d’une voix de castrat, ma première chanson.
L’histoire ne gardera de cette journée que la venue au monde, à quelques pas de là d’une magnifique fillette prénommée « Brigitte » qui restera « BB » en devenant la célèbre et ensorcelante vedette de cinéma, connue du monde entier. Bonjour, Brigitte Bardot et merci de m’avoir attendu. Nous avons tous les deux un bon bout de chemin à faire, mais déjà, quelque chose me dit que nous ne prendrons pas le même train.