Un des textes fondateurs de la littérature chinoise contemporaine
Dans le petit village de Weizhuang, Ah Q est un misérable personnage qui rate tout ce qu'il entreprend. Pourtant, il retourne toujours la situation à son avantage et se persuade que tout va bien pour lui. Il a une très haute opinion de lui-même et songe que si les autres habitants le frappent, ils doivent se faire bien mal en lui tapant dessus...
Arrive la révolution de 1911 et la fin de l'ère féodal. Ah Q veut activement participer à la Révolution ; les difficultés surviennent alors...
La véritable histoire d'Ah Q est une fable magistrale sur le peuple chinois, son apathie et son abnégation. Il est l'un des tout premiers textes fondateurs de la littérature chinoise contemporaine.
Une farce burlesque vue du côté des plus humbles
EXTRAIT
Ce ne sont pas seulement les nom, prénom et lieu d’origine d’Ah Q qui restent dans le flou de l’incertitude, il en va de même de ses “antécédents”. Comme les habitants de Weizhuang ne s’intéressaient à Ah Q que pour le faire travailler ou se moquer de lui, ils ne prêtèrent jamais attention à ses “antécédents”. Et Ah Q lui-même n’en parlait pas, sauf à l’occasion de quelque dispute où il lui arrivait de dire en toisant son adversaire : “Nous autres, dans le temps, nous étions bien plus riches que toi, va ! Pour qui te prends-tu, pauvre minable !”
Ah Q n’avait pas de domicile. Il habitait dans le temple du dieu tutélaire de Weizhuang. Il n’avait pas non plus de métier fixe et s’embauchait à la tâche chez les autres selon leurs besoins. S’il y avait du blé à couper, il coupait le blé ; du riz à piler, il pilait le riz, un bateau à pousser à la perche, il poussait le bateau. Si le travail durait un peu, il s’installait un temps chez son employeur, mais toujours, pour finir, il s’en allait.
A PROPOS DE L’AUTEUR
Lu Xun ou Lou Sin, de son vrai nom Zhou Shuren, est l’un des écrivains chinois majeurs du XXe siècle et probablement celui qui a eu le plus d'influence sur la littérature chinoise moderne.