Il y a quelques mois, des étudiants en médecine occupaient certains péages de l’autoroute du Sud. L’ambiance était chaude. Une femme qui patientait dans la file des voitures s’est jointe à cette manifestation. Un jeune homme s’est approché : “Vous lui reprochez quoi, à la médecine ?” Il était aussi beau que Pierre, son fils qui reposait à cinq cents mètres de là, dans le cimetière ombragé. La mère n’a rien répondu. Aurait-il compris ? Pierre, c’était son garçon, superbe, intelligent, heureux de vivre. A l’époque de la puberté, tout bascule peu à peu. Et c’est la chute lente, irréversible qui dure des années. On le dit pyromane, et on l’envoie en prison. Est-il schizophrène ? C’est alors la valse des hôpitaux psychiatriques qui ne feront qu’aggraver sa véritable maladie. Gâteux ?... Ce sera la mise au rebut à l’étage des grands. malades mentaux d’où il ne sortira plus. Personne n’a décelé le cancer du cerveau. Pierre est mort d’une erreur de diagnostic.