Grand timonier de la dérive en tout genre, J. Sternberg, bravant la tempête des critiques et la marée des commis littérateurs, dévoile sans fard son art de vivre, en survivant à contre-courant des idées reçues, des modes saisonnières et du show-biz technocratique.On nous serine les oreilles de Concorde, de charters et de beaux voyages ? Le voilà, sifflotant son solo pour un Solex le long des chemins de notre doulce France, ou vantant les délices sans fin — mais non sans femmes — du cocon. Coq en pâte du farniente ? Non pas. À travers les barreaux du bureau, J. Sternberg a pu mettre au point une infaillible méthode — celle du travail simulé — qui garantit à la fois le bulletin de salaire, le sourire du directeur et le plaisir du quant-à-soi.Mais le fin du fin pour Sternberg, apôtre de la sous-value, reste celui d'inventer de l'inutile, c'est-à-dire du non-rentable, du non-vendable. Bricoleur de l'impossible, il nous apprend comment - par exemple - il faut être en avance sur son temps — écologiste dans les années cinquante — ou en retard — réinventer le collage dans les années soixante — mais jamais être de son temps. Quartier-maître des sirènes, Sternberg nous revient aujourd'hui avec cette dernière carie littéraire d'un grand enragé de l'écriture, « Vivre en survivant », un véritable manuel pour une autre vie.Démission, Démerde, Dérive, tel vous découvrirez le système D.D.D. de ce maudit écrivain, illustré magistralement par Gourmelin.