Aristote affirmait que « si rien n'y fait obstacle, chacun se porte vers son lieu propre », un contenant qui est son propre contenu et que ne dispute aucune aliénation. Depuis la nuit des temps, l'humanité quête le moyen de se sauver dans ce contenant propitiatoire. Mais la rupture introduite par le langage a métamorphosé le rapport de l'humain au monde et l'a obligé, non plus à s'adapter à son environnement, mais à le transformer, avec « l'aide » de la puissance technicienne, le forçant ainsi à faire le deuil du lieu propre. Tel Ulysse cherchant son île (Ithaque), l'homme n'en a pas fini de ruser pour saisir l'objet de sa quête. La crise actuelle qui fait osciller l'époque entre l'absurdité et l'apocalypse (climatique, atomique, sanitaire, etc.) rend impossible un tel lieu, sauf peut-être à fuir dans le Métavers. Au carrefour de la philosophie, de la psychologie, de la psychanalyse, de la sociologie et de la médecine, cet ouvrage collectif propose, au cur même des troubles des temps présents, d'oser nous réinventer sans cesse envers et contre tout.