Jean Calvin, né à Noyon le 10 juillet 1509, s’éteignit à Genève le 27 mai 1564. L’année 1964 sera donc un quatrième centenaire de sa mort. La phtisie, l’usure due à un travail acharné l’emportaient sur une constitution robuste. « Un Français, un authentique Français, a dit de lui Lucien Febvre, et qui posséda du génie français toutes les caractéristiques essentielles : la sobriété, la mesure, une logique impérieuse et souveraine, un sens critique avisé et redoutable, surtout le don de choisir. » A l’encontre de ce que l’on a prétendu, Calvin fut essentiellement sociable. Ses amis, ses admirateurs, ne se comptent pas. Il se passionnait pour les causes et les idées qui lui paraissaient justes. Loin d’être l’intellectuel glacé que certains imaginent, son tort fut plutôt de céder à ces « affections trop véhémentes » dont il s’accusa dans ses derniers entretiens. Jean Rilliet évoque la carrière du célèbre Picard comme un procès dont il s’efforce de placer les pièces essentielles sous les yeux du lecteur. Page après page, un visage se dessine où la ferveur s’accompagne de colère et la confiance en Dieu d’humaine obstination. Calvin ne fut pas étranger à la nature humaine. Comme Abraham, David et Pierre, il se révèle pétri de chair et de sang.