Entre les derniers sursauts du passé, qui agonise ou se survit dans le cadre d'un néocolonialisme « éclairé », et cette vocation africaine, nationale et unitaire, dont Lumumba fut le prophète, l'Afrique cherche son destin. Tel est le sujet qu'aborde Ève Dessarre, à travers un reportage toujours aigu et attentif, s'efforçant de définir quel peut être — quel doit être — le visage de l'Afrique de demain.Aussi, souhaite-t-elle, d'abord, mettre en garde quelques-uns de ses amis africains qui, tout en ayant bien compris que la balkanisation de leur continent ne ferait que prolonger - pendant quelques années - le néocolonialisme, se servent mal des armes dont ils disposent. Elle s'adresse également aux Blancs, pour leur rappeler que l'ère des colonies est définitivement close, et qu'ils ont - en Afrique - assumé des responsabilités qui leur imposent, désormais, des devoirs. La décolonisation véritable, une fois disparus les derniers serviteurs d'un colonialisme qui s'emploie à maintenir l'actuel imbroglio, est au prix de cette double prise de conscience.