A quoi bon grandir ? Telle est la question que se pose Toni, un enfant dont le seul désir ici-bas semble être l’amour qu’il porte à sa cousine Maï. Ils vivent aux Angéliques, une maison située dans les marais des Sphaignes et comme oubliée des temps. Si Maï est jolie ? Oh oui. La plus jolie pour Toni. L’âme sœur, l’unique. A dix ans elle a déjà des lèvres de femme. Elle est assez froide et secrète pour le hanter à chaque instant. Assez orgueilleuse pour faire de lui, au fil des années, un être solitaire, écorché vif, jaloux, dissimulé. Il finit par inspirer la méfiance à tous. A son ami l’Antillais Julius, un manipulateur de charme. A ses parents. A Maï qu’il veut à lui sans partage. Est-ce l’amour frustré qui tue chez Toni l’innocence et la fantaisie ? Est-ce le clan familial replié sur des maux inavouables et qui craint de voir Toni lui échapper ? Si Maï l’aimait Toni pourrait s’accepter lui-même, accepter les mystères et la honte. Comment savoir avec Maï ? Et si jamais elle préférait Julius ? Drame de la solitude, de la jalousie qui ronge et rend fou, Prends garde au loup met en scène les jeux périlleux de l’amour et du désir. Mais qui joue ? Qui tire les ficelles de la comédie humaine ? Le temps finit par emporter les amours, les espérances. Quant au loup, c’est le mal sans visage à l’affût dans chaque instant. C’est le mal qu’on nous veut, celui que nous sommes.