Dans les premiers mois de 1942, au plus sombre des jours de la sinistre occupation, au moment des persécutions raciales et des arrestations arbitraires, Henri Berr sentit la nécessité d’un retour sur lui-même, sur son passé, sur son œuvre. Cependant, Henri Berr garda toujours sa sérénité et son optimisme fonciers, confiant dans la victoire de l’esprit sur les forces du mal. La Libération lui fit retrouver des ardeurs de jeunesse pour relancer revues, collections, Semaines de Synthèse, et reprendre ses propres travaux. Victime d’un accident à quatre-vingt-trois ans, il surmonta cet handicap physique et, toujours avec la même lucidité, il poursuivit son œuvre, jusqu’au soir du 19 novembre 1954, où il s’éteignit doucement... comme une chandelle.