Voici un roman autobiographique qui nous initie à la vie d’un jeune Marocain aisé : les jeux de l’enfance, l’école, le lycée, les voyages, le retour au pays. Rien de très surprenant dans un tel itinéraire. Mais ce qui est tout à fait remarquable et neuf ici, c’est l’intensité de l’univers poétique, le décentrement de la narration traditionnelle, la hardiesse du traitement que l’auteur fait subir à la langue française. L’identité et la différence des cultures sont dévoilées dans la violence même de l’écriture. « L’auto-décolonisation, dit Khatibi, concerne tous les hommes ». L’auteur rompt avec le roman maghrébin qui, à l’exception de quelques rares textes s’est souvent contenté d’imiter les modèles occidentaux.