La sexologie malgré d’illustres précédents (Freud, Reich, Kinsey) est une science jeune (le premier congrès mondial de sexologie n’a eu lieu qu’en 1974) et comme telle sujette à la témérité, à des incohérences, à des fourvoiements théoriques ou thérapeutiques. Un certain nombre d’écoles se disputent le terrain : courant médical, courant psychothérapique dérivé de la psychanalyse freudienne, courant dit humaniste californien, courant rééducatif et comportementaliste, courant communicationnel, sans compter leurs variantes et leurs associations. Beaucoup croient détenir la vérité, et manifestent cette certitude avec intolérance alors qu’à l’évidence l’extrême complexité des faits concernant la sexualité humaine impose une approche pluri-disciplinaire dégagée de tout dogmatisme. Dans ce bouillonnement juvénile, les maladresses, l’amateurisme voyant, l’exploitation commerciale n’ont pas manqué de provoquer les indignations vertueuses d’une certaine presse et l’apparition d’une antisexologie (toute espèce suscite son prédateur, c’est une loi de l’écologie).