De tous les « confettis de l’Empire », la Guyane est probablement le plus mal connu. Pour les Français « hexagonaux », pour les « métropolitains » comme on dit là-bas, elle fut longtemps un bagne insalubre avant d’offrir une image plus séduisante, celle de la base spatiale de Kourou. Mais la Guyane ne se limite pas à la fusée Ariane : elle est aussi une communauté humaine pluriculturelle, où l’harmonie prévaut sur les tensions. Elle est comme une promesse non accomplie : elle veut plaire, séduire, être enfin reconnue, et se cherche au milieu des obstacles. Il lui faut, à l’aube du XXIe siècle, gérer le défi, non du sous-développement, mais du « mal-développement ». Le chemin sera long, mais jamais ce département français de l’équinoxe, ancré au continent sud-américain et proche de la Caraïbe, n’aura eu, comme aujourd’hui, autant d’atouts pour y réussir.