En revenant de l’hôpital, Mathieu saisit rudement son ours, lui fait une piqûre et joue à le soigner. Y aurait-il un lien entre ce qui fait très peur ou très plaisir à un enfant et le jeu qu’il invente ? Que représente l’ours ? Le premier double de l’enfant ? Un miroir et un bouclier ? Pourquoi les enfants jouent-ils à tuer l’autre, à ne pas dire au revoir à leurs parents ou à s’inventer une famille héroïque ? Pourquoi l’enfant-magicien devient-il parfois un enfant-sorcier et pourquoi les filles jouent-elles à la maman et les garçons à faire « pan ! pan ! » ? Est-ce si simple de « jouer avec les autres » et comment les enfants jouent-ils ensemble ? Ces questions, chacun de nous se les pose. Évoquant les multiples facettes de la vie quotidienne des tout-petits, l’auteur nous montre qu’on ne peut pas parler du jeu des enfants sans évoquer leurs rêves, leurs peurs, leurs amours, mais aussi leurs colères, leurs pulsions agressives, leur sensation d’être « méchant » ou « tout-puissant ». Entre amour et hostilité, entre rêve et réalité, entre soi et l’autre, entre le familier et l’inquiétant, entre l’ours et le loup, le jeu est un maillon essentiel de la construction de chaque enfant.