En 1863, alors que le monde paysan semble connaître en France un véritable âge d’or, certains ceps de vigne commencent à se dessécher dans le Gard. L’auteur du mal est repéré en 1868 : c’est un puceron d’origine américaine, baptisé Phylloxera vastatrix. Une véritable invasion déferle sur le vignoble français. Jamais, de mémoire de vigneron, la vigne n’était morte aussi rapidement. Pouvoirs publics, hommes de science et viticulteurs unissent leurs efforts. Les vignes sont défendues cep à cep par des traitements souvent fantaisistes au début, longtemps inefficaces, puis difficiles et onéreux. Grâce aux porte-greffes américains, le vignoble est peu à peu reconstitué. A la fin de cette guerre de trente ans, la France viticole, appauvrie mais victorieuse, a changé de visage. Plus moderne, plus technique, elle présente au début du siècle les traits essentiels du vignoble d’aujourd’hui.