Dans cet ouvrage, le premier d’une série sur l’histoire de la langue française, l’auteur s’est attaché à montrer que dans le perpétuel devenir de notre langue, des écrivains, des grammairiens et des amateurs de haut goût ont individuellement contribué par leur art, leur savoir et leur discernement, c’est-à-dire par l’influence de leurs œuvres, de leurs codes, ou des modes qu’ils lancèrent, à influer, parfois profondément, sur l’évolution du langage et à l’infléchir, soit en l’accélérant, soit en la modifiant. Il est rare que de grands écrivains, par le succès même de leurs ouvrages, un La Fontaine, un Voltaire, un Chateaubriand n’aient pas suscité certains courants de langage ; et l’on peut joindre à leur liste celle des critiques littéraires qui firent plus ou moins longtemps autorité : un Boileau, un Sainte-Beuve, un Jules Lemaître, par exemple. Il en est de même des grammairiens tels que Vaugelas ou Lancelot, des lexicographes comme Furetière, Littré, Pierre Larousse, des historiens de la langue comme Ferdinand Brunot. Il en est de même aussi de ceux ou de celles qui inventèrent le goût d’une époque, comme la marquise de Rambouillet, et de ces amateurs que consultèrent les grands écrivains, comme Bouhours au temps de Racine, comme Joubert à celui de Chateaubriand. C’est pour préciser cet apport que Maurice Rat a consacré cet ouvrage aux GRAMMAIRIENS ET AMATEURS DE BEAU LANGAGE, où faisant presque toujours leur portrait-car la connaissance de l’homme est souvent indispensable à celle de l’œuvre - il a indiqué leur rôle, parfois primordial, dans l’évolution de l’usage.