On a donné à la femme du XXe siècle l’égalité civique, le droit d’aimer et de ne pas aimer, la pilule, la voiture, les trois quarts de la presse et les appareils électro-ménagers ; mais on a oublié de lui donner le droit à la santé. Les médicaments, surabondants, et les hôpitaux ultra-modernes n’y sont pour rien : la médecine a découvert depuis peu que la santé ne dépend pas tant du corps que de l’esprit. Or, justement, la femme du XXe siècle est menacée dans son intégrité mentale. Elle sait qu’elle n’est plus la femme d’hier, dont l’univers se limitait aux enfants, à la cuisine et à l’église ; mais elle ne sait pas ce qu’est une femme de demain. En s’adressant aux femmes de ce temps, à travers l’une d’elles, Lise, l’auteur du Journal d’une femme en blanc démontre que bien des maladies physiques, et des plus précises, ne sont que la conséquence d’un désordre moral subconscient. Tous les médecins de la terre ne guériraient pas Lise s’ils négligeaient ce fait essentiel : elle n’est pas une femme heureuse. Mais, pour qu’elle puisse guérir, il faut que Lise, avec le secours d’un psychosomaticien et, au besoin, d’un psychanalyste, veuille bien s’en rendre compte elle-même. Cette lettre est le récit d’une guérison ; mais, pour toutes les femmes, elle est pleine de conseils implicites. Par ses prolongements dans le monde de l’âme, elle rappelle que la médecine n’est pas la mécanique du corps : c’est d’abord un humanisme.