« Il est des livres, tel « Le Grand Meaulnes », qui vous collent à la peau, « Hans » est de ceux-là, c’est un chef-d’œuvre. » C’est en ces termes enthousiastes que Bernard Clavel, de l’Académie Goncourt, salue la sortie du nouveau roman de Michel Boutron qui fait l’objet d’une adaptation de Jean Cosmos. — Quatre fois couronné par l’Académie Française, lauréat du Grand Prix de littérature sportive, retenu à plusieurs reprises parmi les finalistes du Renaudot et du Fémina, Michel Boutron appartient, en effet, à la race des romanciers authentiques. Mieux qu’aucun autre écrivain de sa génération, il sait faire rayonner, par une sobriété rigoureuse de moyens, une poésie frémissante des réalités de l’existence. Ce talent si personnel ne s’est peut-être jamais mieux exprimé que dans « Hans », histoire apparemment très simple dont les prolongements laissent percevoir l’ampleur dramatique de l’incompréhension et de l’isolement fonciers des hommes. Car « Hans » n’est pas seulement l’aventure d’un prisonnier de guerre allemand faisant dédaigneusement l’apprentissage des travaux des champs dans une ferme savoyarde, en 1944, sous la coupe d’un ancien maquisard torturé par les nazis. C’est aussi, à la faveur de la confrontation de ces deux personnages le lent cheminement qui conduit deux hommes à dépasser leurs ressentiments personnels. C’est donc un événement important dans le domaine du roman que constitue la publication de ce livre qui réussit à associer étroitement le lecteur au destin de ses héros dans la découverte d’un avenir que le respect réciproque des êtres saura rendre plus fraternel.