Un lundi comme un autre, un albinos - qui sera sans enfance - naît à la porte des adultes, d’une mère discontinue et d’un père volage, dans un continent improbable. Un être qui porte donc sa fragilité dans l’incertitude même de sa peau et pour qui commence une quête hybride de soi, de l’amour, sur fond d’errance existentielle, d’exil intérieur et de solitude. Milos Kan, le héros-narrateur, aime les femmes, l’alcool, les plaisirs ambigus ; il tente aussi d’écrire, de commencer un roman, achevé avant d’être écrit et qui traduirait son besoin de vivre et sa difficulté d’être. Une quête de sens pour une existence suspendue entre l’oppression du désert et l’appel de la source. Mais comment se perdre pour se retrouver quand on naît albinos, écartelé entre la vie engluée dans le relatif et une soif inextinguible d’absolu ? Sinon par l’acceptation quelque peu désabusée que la générosité et le désespoir sont les formes les plus hautes de toute lucidité intransigeante. Une lucidité hantée par la folie ; celle qu’on aimerait bien avoir l’intelligence de vivre.