Longtemps, j'ai pensé que la vie que j'avais choisie n'entretenait que peu de rapports avec celle de mon père. Je ne voyais pas ce que nous aurions pu échanger. J'avais la jeunesse et la prétention de n'avoir rien à apprendre.Je croyais le connaître, parce que je savais de larges pans de son existence. Il faut dire que je me trompe souvent.Aujourd'hui, je pars à sa découverte. Lui, un homme simple, un héros de l'ombre, un de ceux dont on ne lit pas le nom dans les journaux et qui ne bouleversent pas l'Histoire, mais qui la subissent et s'y adaptent au petit bonheur des événements.Mon père était un nomade. C'est la vie, en le forçant à s'enraciner, qui en a fait un nomade contrarié.Auteur prolifique et amoureux des mots, Raymond Plante a toujours voulu transmettre sa passion de la littérature. Il a écrit beaucoup, il a enseigné et donné des conférences et des ateliers d'écriture. Il a été directeur de collection dans différentes maisons d'édition et, tout au long de sa carrière, il a encouragé et aidé de jeunes auteurs. Écrivain de talent, Raymond Plante a marqué la littérature d'ici.Le nomade, c'est l'histoire d'une relation père-fils où le narrateur peut enfin dire, avec le recul, les complicités, les affrontements, l'affection ou les haines qui l'ont marqué. Les nomades sont des hommes de passage. Ce roman trace les rites de ce passage: la transformation emballante et terrifiante qu'ont vécue les individus de ce siècle, qu'ils soient du Québec ou d'ailleurs.