Ce mal du siècle… a pour toile de fond les années 34, 35.L'Europe, mal guérie de la guerre, éprouvée par la crise économique, fait une poussée de fièvre. Partout où le régime parlementaire existe encore, il est sur la défensive. La Russie est loin, le marxisme déjà usé : des doctrines nouvelles se répandent, qui exaltent la race et le sang, qui parlent de sacrifices et de victoires. Elles tiennent déjà l'Italie, l'Allemagne.En France, l'affaire Stavisky ne serait qu'une banale escroquerie, si elle ne mettait en lumière les tares du régime. La presse d'opposition s'en empare, derrière l'Action Française.Les manifestants, de soir en soir plus nombreux, tiennent la rue. Le 6 février, la police doit ouvrir le feu, pour briser l'assaut qui risque d'emporter la Chambre.Mais si le gouvernement ne peut survivre à sa sanglante victoire, il ne se trouve, parmi les insurgés, aucun chef capable de lui arracher le pouvoir. On va chercher, dans sa retraite, un vieux politicien radical.Est-ce fini ? Les Ligues recrutent, mobilisent. La Gauche, d'abord déconcertée, se reprend et s'unit. Une jeunesse ardente ne s'est point résignée : l'un crée un nouveau mouvement, et l'autre une revue ; celui-ci est de toutes les bagarres, et celui-là découvre la synarchie.Mais, à 20 ans, la politique n'est pas tout, pour d'autres — ou les mêmes — la tentation du bonheur rôde, insidieuse…Lorsque le livre s'achève, la République parlementaire semble avoir gagné. « La France est radicale », disait déjà Barrés, désabusé.