Ce livre est, tout à la fois, un roman, un traité de pédagogie, un pamphlet sur l'enseignement, l'école, l'échec scolaire, et un essai de sociologie. Georges Jean, son auteur, a traversé au cours de sa carrière, à peu près toutes les situations scolaires courantes, de l'école maternelle à l'université. Instituteur, professeur de collège, professeur d'école normale, professeur d'université, il s'est occupé très activement de la formation des adultes, dans le cadre de l'association Peuple et Culture, dont il fut longtemps instructeur national. L'école de l'enfance de l'auteur s'est métamorphosée, rencontrant, en même temps, de profonds bouleversements démographiques et des changements fabuleux dans les conceptions même du monde et de l'homme, des transformations liées à la diffusion ultrarapide de l'information. L'audiovisuel, les divers médias et, aujourd'hui, l'informatique, investissent l'école, ou tentent de le faire. Mais Georges Jean, que son époque requiert et qui s'est souvent situé à l'avant-garde des rénovations pédagogiques inéluctables liées précisément à l'accélération de l'Histoire, reste cependant fidèle à certains aspects permanents de l'enseignement. Il s'agit pour lui, dans ce livre, de raconter comment peuvent - et doivent - nécessairement se concilier l'acquisition du savoir et des connaissances, et les libertés de création qu'ouvrent aux jeunes esprits - comme d'urgentes respirations de survie -, les cheminements divers de l'imaginaire et de l'invention. Enseigner, c'est d'abord savoir inventer sa propre vie. Et si l'on enseigne plus ce que l'on est, que ce que l'on sait, lorsqu'on ne sait rien, on n'est rien. Tel est ce livre, dans lequel l'auteur ne parle qu'en son nom, espérant aider les uns ou les autres à vivre l'école dans sa réalité, et vers sa nécessaire ouverture au monde de l'an 2000.