En bourlinguant sur les sept océans

“Un métier… ! Comme s’il pouvait en être un autre à mes yeux que celui de la mer, cette mer que m’avaient chantée tant de marins de mon village et de ma famille, cette mer vers laquelle je voyais partir, descendant la Loire, pavillon haut, les magnifiques voiliers, orgueil de nos chantiers navals… Et mes oreilles ne bourdonnaient-elles pas constamment d’aventures de mer, de naufrages, d’actes de dévouement, de courage, de solidarité, d’héroïsme même, vécus par ceux qui les contaient assis, le soir, sur les bancs de la grève ? Tout cela exaltait ma jeune imagination. J’avais une santé robuste et un désir fou de répondre à cet appel du large que je sentais monter en moi au galop, comme une marée d’équinoxe.”