Françoise Corrèze a séjourné tout le mois de décembre 1979 au Cambodge. De Phnom Penh, des voyages qu’elle a faits sur les camions, distribuant des médicaments à travers le pays, en compagnie de pasteurs, de prêtres et religieuses catholiques, de membres du Comité Médical Français, de l’U.N.I.C.E.F., du C.I.C.R., elle dit simplement ce qu’elle a vu du martyre du peuple khmer, et aussi de son réveil. Elle le dit avec d’autant plus d’émotion qu’elle aime ce pays où, maître-assistante à la Faculté des Lettres de Phnom Penh, elle a vécu de 1965 à 1970. Et notamment ce village d’O’Russei (à 80 km de Phnom Penh, dans la forêt claire), « son » village où pendant trois ans elle a partagé la vie des Chams non-orthodoxes qui devinrent ses amis, et dont elle a fait le sujet de sa thèse d’ethnologie, village massacré par Pol Pot mais où la tradition a survécu.