Il y a un peu de féerie dans le journal de cette anglaise. Nous ne connaissons d’elle que son prénom : Daisy. Elle souffrait dans les salons de Paris où elle se sentait désorientée, croyant habiter un marronnier rose qui, dans son enfance en Angleterre, avait été lié à elle par un drame dont ils restaient tous deux marqués. Le Paris de 1927 à 1935, avec ses mondanités sans joie, ses scandales financiers, ses boîtes de nuit russes, est représenté ici, avec une naïve et poignante amertume. Cette jeune voix d’une inconnue dont le hasard a permis de recueillir la plainte, a quelque chose de mystérieux et de troublant. Daisy a placé en exergue de son journal, ces mots de la Genèse : « Que l’un ne comprenne plus le langage de l’autre ». Elle ne comprenait pas. Elle était bien trop pure et de ce fait elle descendit aux pires turpitudes.