Le trou de serrure

Curieux, ce sentiment de culpabilité que j’éprouve d’une façon croissante. Comme si j’assistais en fraude à un spectacle et que, par ma présence, je finissais par lui donner une dimension seconde et trouble. Sa fascination s’exerce de plus en plus fortement sur moi. « Vous étiez deux. À présent nous sommes trois », ai-je envie de leur crier. Ce qui aussitôt renforce mon sentiment de profanation. Car à mon tour je deviens voyeur. J’entre dans leur jeu. Et que cela se produise à mon corps défendant, ne change rien. Coupable donc. Coupable de quoi ? D’avoir été frappé par l’aspect envoûtant d’un trou de serrure ? D’avoir commencé à écrire un récit et finalement, subjugué par lui, de chercher à en percevoir le sens caché ?