Ces pages sont peut-être des cartes étalées où le Destin pointe son index telle une cartomancienne : un, deux, trois, quatre, cinq, un homme mûr ; un, deux, trois, quatre, cinq, une fille blonde ; un, deux, trois…, une fille brune ; un, deux…, une grande maison dans les dunes ; un, deux…, de l’argent, un temple : la Bourse. Un, deux…, une vieille femme maternelle. Un, deux, trois…, l’amour. Un, deux… un homme âgé, musicien. Un, deux…, encore l’amour. Un, deux, trois…, n’est-ce pas la mort, ce huit de pique ainsi placé ? N’importe, le jeu est en place et le Destin compte : un, deux, trois…, une querelle fille blonde-fille brune. Pour quoi ? Pour qui ? La carte suivante le dira : un, deux, trois…, pour l’homme ! Car toutes ces cartes ont un relief, qui fait du carton matière humaine, et singulière : la vieille femme s’appelle Fernande, Nicole est la longue fille à cheveux de paille, Élisabeth celle dont la tête rêve entre des bandeaux noirs ; Forgion enseigne le piano au Touquet et cache son désespoir dans le sable des dunes. Et l’homme mûr, Douriez, boursier qui aime et s’inquiète jusqu’à l’angoisse de ce que le monde propose aujourd’hui à la jeunesse, reviendra aussi vers la vaste mer limoneuse battue par le vent et les pluies : ce sera pour s’abriter dans la maison-rempart, ses femmes autour de lui, protégées et le protégeant — le doigt du Destin aura alors tourné la dernière page, tachée de sang, celui de la vierge et du vieillard, ce couple impossible, mais nécessaire à ce qui devait être.