L’âge théologique de l’humanité s’achève ; mais les grands systèmes métaphysiques ont rejoint les dieux morts. Le dialogue de Jésus, le premier démythologue de la matière, avec Socrate, le premier psychanalyste de la maison peut enfin commencer. Quels traités d’alliance sournois existe-t-il entre la religion et la politique, l’esprit d’orthodoxie et la théorie scientifique, nos métaphores et nos connaissances, nos croyances et la beauté ? Les Évangiles ressortissent-ils à la littérature fantastique ? Comment notre cerveau forge-t-il le fabuleux ? Peut-on radiographier l’entendement humain ? Toute signification de l’histoire est-elle onirique ? Quelle est la puissance des songes dans la vie des nations ? Qu’enseigne l’histoire des biographies rationnelles de Jésus depuis le XVIIIe siècle ? Que nous apprend l’évolution des méthodes de l’exégèse ? Qu’en est-il des relations du sacrifice de Jésus avec l’État. Comment adapter l’anachronisme de la croix au calvaire atomique ? Que peut valoir de nos jours une espérance fondée sur le meurtre de l’autel ? Qu’en est-il du destin ascensionnel de l’homme et de son dialogue avec l’au-delà du Golgotha qu’il est à lui-même ? Qu’en est-il de la guerre de succession entre Jésus le parricide et son père, des pactes de la folie avec le surnaturel, des ressources, demain, de l’imaginaire, du Connais-toi ? Où en est la critique de nos idoles mentales ? Peut-on explorer l’inconscient de la logique ? Peut-on esquisser un avenir pour l’intelligence ? Où en est le combat contre l’illusion ? La lucidité peut-elle se réconcilier avec le feu spirituel ? Telles sont les principales questions que pose Manuel de Diéguez dans cette réflexion polyphonique, fruit de quinze ans de recherches sur la face cachée de la raison.