Neuf personnages, neuf aventures fantastiques ou burlesques composent cet ouvrage de l’auteur de « J’ai vu mourir le boulevard » qui nous révèle un aspect nouveau de Simon Arbellot, journaliste, mémorialiste, essayiste et gastronome. Ici, le conteur ne le cède en rien au chroniqueur dont les lecteurs de « La Colombe » n’ont pas oublié « Un gastronome se penche sur son passé ». Fidèle à sa forme où l’ironie se mêle à la plus fine observation l’auteur de « Neuf Personnages » nous introduit dans l’intimité de quelques curieuses humanités dont on ne saurait dire si elles ont existé. Simon Arbellot l’affirme sauf, bien entendu, pour deux d’entre elles, l’un sorte de néo-martien qui n’appartient pas même à notre planète, l’autre, animal fabuleux d’un autre temps ressuscité pour notre plaisir. Quant aux citoyens du monde, l’Anglais, l’Allemand, l’Espagnol, le Parisien de St-Germain-des-Prés, le cathare Albigeois, l’étudiant limousin et le dernier de sa race, ils forment un petit monde bien campé qui, tour à tour, nous intrigue et nous émeut. L’auteur qui a été à l’école de Villiers de l’Isle-Adam, d’Alphonse Daudet et des grands auteurs français reste fidèle aux traditions de style et de composition qu’enseignent ces maîtres et qui sont la condition même de ce genre littéraire.