Les chroniques de Hector Fabre forment autant d’instantanés où l’on découvre les villes qu’étaient hier Québec, Montréal, Ottawa. Témoin privilégié grâce à son double statut de journaliste et de «flâneur» avoué, Fabre y brosse d’une plume alerte une série de portraits évocateurs où l’on découvre une époque qui, bien que révolue, annonce la nôtre par plus d’un aspect. Vives, piquantes et colorées, ces vignettes témoignent d’un rare don d’observateur et d’écrivain.«À qui lui disait : “Vous avez l’air fatigué, c’est sans doute le travail de l’esprit”, il répliquait : “Non, c’est à la pensée du travail.” Il se vantait un peu beaucoup. On n’écrit pas une prose aussi élégante, aussi apparemment facile, sans se donner un peu de mal. C’est la lourdeur prosaïque, moralisante, qui est facile dans le XIXe siècle québécois ; écrire légèrement, rapidement, avec souplesse, comme le fait Hector Fabre, c’est un véritable tour de force, un défi presque impossible à relever.» Extrait de la postface de Gilles Marcotte