À Bratsk, au fin fond de la Sibérie, à la sortie de la plus grande usine d'aluminium du monde (photo ci-contre), les sidérurgistes ne peuvent faire un pas, sans que les héros du travail veillent sur eux, comme à l'intérieur des ateliers.À Irkoutsk, ancienne grande étape du Transsibérien (photo de couverture), comme partout en URSS, les jeunes pionniers et komsomols montent, chaque jour, la garde auprès du mémorial élevé à la gloire des héros de la Seconde Guerre mondiale.À chaque instant, dans tous les actes de la vie quotidienne des Soviétiques, les héros sont présents. En leur nom, il faut travailler, remporter des victoires économiques, serrer les coudes face à l'ennemi, défendre la paix, protéger les acquis du socialisme et, s'il le faut, perdre sa vie pour Kaboul.Comment peut-on vivre à l'ombre de tous ces héros, dans un pays toujours en chantier où - sans cesse - le pouvoir essaie de remobiliser ses troupes, en condamnant la moindre contestation ? C'est le sujet de ce livre-album, qui essaie aussi de répondre à la question : le bilan du socialisme à la soviétique est-il « globalement positif » ou complètement négatif ?