« La tête de mon père est sur une montagne près de Gori, dans la région de Tchatchoubeti. » C’est ainsi que le narrateur du roman commence sa lettre à son fils, qui vit au Canada. Mais comment expliquer la façon dont les gens dansaient et vivaient en Union soviétique ? Comment on y travaillait et on y combattait ? Comment dire la rencontre entre ses parents, sa mère – une fête, pas une femme – qui était ventriloque au cirque et son père qui « saucissonnait » des discours pour les dirigeants communistes ? Comment raconter cette guerre qui a éclaté pendant que des gens prenaient tranquillement le soleil sur la plage ou que d’autres faisaient les courses, un cabas à la main ? Et cette route, qu’on ne voyait plus, car elle s’appuyait directement sur le ciel ? Et pourquoi pas un roman aussi court qu’un poème, avec seulement les moments les plus lumineux. Un roman sténographique. Pas un gros roman, lourd, pour qu’on puisse casser des noix avec !