Le Camino francés est l’un des plus anciens chemins de Compostelle. Il n’existait pas à l’époque de l’Empire romain.Après avoir parcouru le Chemin de Puy-en-Velay jusqu’à St-Jean-Pied-de-Port, je tenais à me rendre à Saint-Jacques-de-Compostelle pour remplir la promesse que j’avais faite à une jeune handicapée espagnole dans les montagnes de l’Aubrac.En effet, alors que j’avais décidé de mettre fin à mon aventure et de revenir au Québec, j’ai croisé tout à fait par hasard cette jeune fille de 20 ans qui a chamboulé complètement mon projet.Felice, trois ans auparavant, avait perdu toute sa famille dans un accident de voiture. Gravement blessée, elle avait survécu, mais conservait de multiples séquelles. Venue sur un chemin de Compostelle avec l’espérance de retrouver la mémoire et d’améliorer sa santé, elle marchait dans la douleur et la souffrance quand nous nous sommes rencontrés.Moi-même, victime d’un grave accident à 20 ans qui a failli m’emporter, je découvrais dans cette jeune fille une âme-sœur. En cet après-midi du mois d’août, nous avons marché difficilement côte à côte jusqu’à Nasbinals, partageant nos peines et nos espoirs. Arrivée au village, Felice ne pouvait plus continuer. Alors, je l’ai prise dans mes bras et Je lui ai fait la promesse que je marcherais pour elle et que je me rendrais à Saint-Jacques-de-Compostelle, à pied, peu importe les difficultés rencontrées. Felice est devenue le phare qui éclaire mes chemins.