La Soutane est l’histoire d’un homme à la recherche de son identité. Dans l’éclatement de la guerre, comme dans les ruines de l’après-guerre... Été 1942 : un adolescent en soutane, terrifiant de sérénité, réussit à se glisser sur les quais d’où partent jour après jour, pour une destination inconnue, les wagons à bestiaux remplis d’hommes, de femmes et d’enfants juifs. Automne 1944 : un long et triste jeune homme entre au séminaire d’Issy. Le prêtre qui en sortira cinq ans plus tard ne cessera de rôder dans la rue des Rosiers, la rue juive dévastée, vidée de son peuple. Comme un fantôme, il arpentera le passé brûlé. 1950 : deux ans après la création de l’État d’Israël, ce prêtre qui fait du tourisme en terre sainte est-il à la recherche d’un peuple assassiné, d’une patrie, ou des vestiges sacrés de sa religion ? 1976 : dans la chapelle d’accueil de Notre-Dame de Paris, au milieu d’une foule armée de plans, de guides et de Leicas, l’homme qui renseigne une touriste israélienne porte encore et toujours la soutane devenue pour lui une tunique de Nessus... Cette histoire déchirante d’un homme de notre temps se développe donc sur trente-cinq années. Et elle se déroule à plusieurs niveaux : fresque historique, portrait d’un adolescent victime à la fois des pesanteurs familiales et des circonstances politiques, évocation des rapports difficiles entre religions juive et chrétienne, problème enfin de la condition juive constamment menacée — car la soutane n’est-elle pas ici la marque visible de la peur, le symbole du camouflage ? C’est avec un douloureux humour que Silvain Reiner nous raconte cette vie placée sous le signe de la mauvaise conscience. Son roman, original, riche, actuel, passionnera aussi bien le public juif que le public chrétien, quitte à les scandaliser l’un et l’autre.