Attention ! Manier avec précaution ! Fragiles. Fragiles, oui, l’enfant et l’enseignement le sont particulièrement aujourd’hui. Et ce roman constitue un signal de détresse. Une lettre anonyme parvient, dans sa classe même, à Mademoiselle Blanc, professeur de cinquième. La voilà gravement mise en cause. Toute la vie du collège se trouve soudain perturbée. Rien d’abord ne permet de découvrir le coupable. L’enquête finit par s’orienter sur Jacques Dairesse, l’enfant de porcelaine. Ses parents, momentanément séparés, ses camarades, ses professeurs, tout lui semble hostile. Le voici exposé aux périls les plus graves. L’enfant de porcelaine n’est pas un roman à thèse. Il part d’un constat : la crise de civilisation actuelle submerge l’enseignement. Réformes et réformettes sont inadaptées à ce profond malaise qui débouche sur la violence. Désemparés, enseignants et parents, sous le coup de l’émotion, cherchent des réponses. Elles resteront lettre morte si d’abord un amour exigeant et durable n’entoure l’enfant. À la modernité des thèmes répond la modernité de la forme. Le découpage et le montage de L’enfant de porcelaine impriment à ce roman le rythme et l’intensité dramatique d’un véritable film.
