C’est à la Noël 1969 que Pierre Avelenne rencontra sa vie à La Havane sous la bise aigre du communisme tropical. Cinquante années lui sautèrent au visage, ou plutôt à la gorge. Sans pitié. Et tout s’effondra... Pour remonter de l’abîme, Pierre, revenu à Paris, n’a d’autre recours qu’une reconquête tenace de lui-même. Ainsi commence à rebrousse temps une quête obstinée qui dévoile la vie secrètement romantique d’une génération féconde et vulnérable dans les mille péripéties d’un moment décisif : celui où une civilisation millénaire bascule et où son destin hésite. Pierre interroge d’abord son passé le plus brûlant, celui qui entrelace encore, près des barricades de mai, la politique et l’Éros. Là, s’amorce une piste qui le conduit jusqu’aux marécages des années bourgeoises et à leurs séductions sournoises. Mais la quête exigeante ne le lâche plus. Il lui faut affronter le temps de la faim, de l’ombre et du sang, les exaltations ambiguës de la Résistance. La clef se trouve-t-elle là ? La quête le fouaille : voici l’adolescence amère dans un monde gris cerné par le fascisme et condamné à la déroute. Par éclairs, le projecteur fait surgir des épisodes abyssaux, essentiels peut-être, d’une enfance en lambeaux. Brusquement Pierre sourit. Voici qu’au plus profond de la nuit...