Bordeaux n'est ni Rome ni Alexandrie, et sa fondation ne doit rien à l'un de ces belliqueux héros qui firent trembler le monde antique. On la doit, plus simplement, à une paisible tribu de commerçants avisés, les Bituriges Vivisques.Pourtant, on aurait tort de croire que cette naissance douillette conféra d'emblée à la ville le statut de « belle endormie ». D'Ausone à Mauriac, et de Tétricus à Chaban, sans oublier Montaigne, Montesquieu, les députés girondins de la Révolution ou les insurgés de 1830, jamais les Bordelais n'ont cessé de se battre pour les libertés. À commencer par la liberté civique, qu'ils ont très tôt su exiger et défendre, par les armes quand il le fallait.Voici donc de Bordeaux un portrait inédit, débarrassé des habituelles zones d'ombre, lavé de la poussière trop commode de l'oubli. Un portrait qui ressemble à l'effigie plantée haut dans le ciel bordelais, sur la place des Quinconces : celle de la Liberté brisant ses chaînes.