« À la naissance du fils de mon fils, une peur soudaine m’est venue et le désir saugrenu de lui dessiner son arbre généalogique. Ce que j’avais dénié, la valeur d’un enracinement, m’est apparu comme un salut. L’enfant était cependant pourvu d’autres ancêtres, de parents qui l’aimaient, et je n’avais personnellement à lui transmettre, sur sa filiation, que cette information : il était le fils de mon fils. » Écrivain, journaliste, Michèle Manceaux a publié, de Grand reportage à La Vie violente, une quinzaine de livres, romans, essais, fragments intimes. Cette fois, ce journal est composé comme un roman. Voici une famille, une crise, un dénouement. Voici deux personnages à l’un et l’autre bout de l’existence, une femme et un petit garçon qui se comprennent par-delà les urgences du présent. Voici une histoire où chacun peut retrouver ses propres interrogations. Qu’est-ce qu’une famille ? Que parvient-on à se dire d’une génération à l’autre ? Qu’est-ce qui se transmet ?