La dissuasion nucléaire française n’offrirait-elle qu’une protection aussi illusoire que feu la ligne Maginot ? Telle est la question cruciale posée par cet essai qui n’hésite pas à emprunter aux formes romanesques. Dans cette fiction tout est vrai : les procédures de décision, les formes de la mobilisation, les caractéristiques des armements, la description des régiments. Tous les techniciens connaissent les matériels qui seront opérationnels dans 10 ans. Alors, si un jour quelque chose de nouveau se produisait à l’est, les formes de la réplique occidentale et française sont dès maintenant analysables. C’est à cet exercice que s’est appliqué le lieutenant-colonel de Richoufftz. Qu’un officier d’activé prenne ainsi la plume est déjà, en soi, exceptionnel. Qu’il fasse en outre preuve d’esprit critique par rapport aux dogmes officiels de notre défense nucléaire est un événement. S’il refuse de sombrer dans le sensationnel, le lieutenant-colonel de Richoufftz n’en procède pas moins au constat clinique des faiblesses de notre défense. Il détaille les fragilités accumulées, en dépit de l’autosatisfaction officielle, au fil des lois de programmation militaire. Il ose dire que le roi est nu et expliquer pourquoi. Surtout il propose des correctifs et des réponses. Un débat capital est ainsi ouvert.