Comme manœuvrier et comme navigateur, mais aussi comme théoricien de la marine, Philibert Willaumez, né à Belle-Île en 1761, mort à Suresnes en 1841, occupe une place de premier plan parmi les marins de la Révolution et de l’Empire. Mousse puis matelot en 1771, il est promu capitaine de vaisseau en 1795, contre-amiral par Napoléon, vice-amiral en 1819. Il prend part à la guerre d’Indépendance américaine, participe comme chef de route à l’expédition d’Entrecasteaux, à la recherche de Lapérouse, dans le Pacifique, en 1793-1794, puis effectue de nombreuses campagnes de “course” et “d’observation” sur toutes les mers du monde, de Pondichéry à Chesapeake. Le prince Jérôme fut, sous ses ordres, en 1806, un officier difficile et fantasque, au cours d’une expédition qui, ironie de l’Histoire, le fit passer par Sainte-Hélène. Sous la Monarchie de Juillet, le prince de Joinville fut l’un de ses élèves les plus attentifs. Son histoire est celle de la marine, du règne de Louis XVI à celui de Louis-Philippe, florissante à la fin de l’Ancien Régime, en pleine décadence sous la Révolution, convalescente sous l’Empire et la Restauration, mais aussi celle de l’évolution des techniques de la mer, de la construction des bateaux à l’observation et à la navigation.