Les conduites de risque, souvent nommées conduites à risque, sont des actes, répétés, qui mettent une personne aux prises avec les conséquences possibles d’un danger. Dans une société qui développe de plus en plus une véritable phobie du risque, ces conduites ont de quoi surprendre, voire choquer ou fasciner.
Elles comportent deux modalités cliniques : les conduites qui visent le risque et celles qui le dénient. Dans les premières, le risque est la condition nécessaire, l’objet de la conduite dans laquelle sont recherchés des sensations fortes, le jeu avec le danger et la mort : sports « à risque », conduite automobile « à risque », jeu, conduites sexuelles « à risque », roulette russe… La dimension pathologique réside dans la fixité, la répétition et l’absence de maîtrise. Les secondes (risque dénié) sont avant tout des recherches de jouissance (toxicomanie, alcoolisme…) comportant un risque qui n’est pas l’objet visé par la conduite, mais subi (au risque de).
L’analyse psychopathologique privilégie l’intentionnalité, le rapport au risque et à ce qu’il représente, ses effets subjectifs. Ces conduites s’appuient sur une économie fondée sur la recherche de sensations, l’exaltation, le vertige, la jouissance… L’ouvrage analyse les questions du corps, des affects, des néo-pulsions, de l’agir, du Pharmakon, de l’ordalie, de l’identification, de la jouissance, de « l’économie (psychique) parallèle ».
Ce livre en faisant apparaître les dimensions sociétales, cognitives, psychanalytiques ouvre la réflexion sur ce qui est cherché à travers le risque et met l’accent sur la défaillance d’inscription symbolique.