Crise de 1929, crise mondiale actuelle. Suivant l’opinion dominante ces deux crises ne sont pas comparables ; et surtout, il existerait aujourd’hui des mécanismes de régulation permettant d’éviter qu’une crise boursière ou bancaire ne dégénère en une nouvelle « Grande Dépression ». Cependant, pour Maurice Allais, ces deux crises présentent de profondes similitudes : « Création et destruction de moyens de paiement par le système du crédit ; financement d’investissements à long terme avec des fonds empruntés à court terme ; développement d’un endettement gigantesque ; spéculation massive sur les actions, les obligations, et les monnaies ; système financier et monétaire fondamentalement instable ». Pour Maurice Allais personne aujourd’hui n’est en mesure de prédire l’avenir, tant sont fortes partout les incertitudes de toutes sortes. Une grande partie de l’œuvre de Maurice Allais, depuis cinquante ans, a été consacrée à l’analyse des fluctuations conjoncturelles, de leurs causes, des modalités de leurs déroulements, et aux moyens à mettre en œuvre pour y faire face. Les mesures qu’il propose pour éviter le retour des grandes crises, assurer l’efficacité de l’économie et l’équité de son fonctionnement sont évidentes au regard de l’analyse des crises du passé ; réformes du système du crédit, de l’indexation, des marchés boursiers, du système monétaire international. Ces propositions, très cohérentes, de Maurice Allais, qu’il n’a cessé de défendre, s’appuient sur son expérience d’analyste scientifique et d’observateur de la vie économique. Pourquoi donc de telles mesures, dont la nécessité ne cesse d’apparaître de plus en plus évidente lorsqu’on poursuit la lecture de ce livre, ne reçoivent-elles pas un appui massif ? La raison en est sans doute, suivant Maurice Allais, la puissance des intérêts en jeu et la domination des « vérités établies ».