La liberté du travail ! Ces mots ont souvent servi de slogan contre des grévistes, mais peuvent s'inverser. Signe des temps. Sans le droit au travail, quelle liberté reste-t-il aux « laissés pour compte » ?Cette question ne peut cependant pas laisser croire que « le travail, c'est la liberté ».La situation politique et sociale invite à repenser formes de mobilisations et objectifs. Une « légende du travail », proposée aux salariés et globalement acceptée, faisait de la fin de l'exploitation une opération politique, où le rapport de chacun à soi-même - et à ses relations sociales - allait se résoudre par des solutions étatiques. Comme si le travail pouvait ainsi devenir la simple expression non aliénée des travailleurs et des travailleuses !En précisant les conditions d'un recul de « la souffrance au travail », pour dégager ce qui permettrait de « vivre en poète sur terre », une analyse des divers aspects du rapport au travail est possible. Et nécessaire, pour repenser l'avenir : il n'y a pas de liberté, sans réduction de la peine au travail et dégagement de temps libre. « L'usage de soi par soi », dans le travail comme dans les loisirs, ne peut devenir satisfaisant, sans un processus de libération au sein des relations de travail elles-mêmes, insérant les apports de l'ergonomie dans les pratiques syndicales collectives.Ce volume s'emploie à faire le point des analyses actuelles au sujet du travail, pour repenser les réalités de la classe ouvrière.