Il y a quarante ans, près de deux millions de soldats français (hommes de troupe, sous-officiers, officiers) étaient retenus en Allemagne parce que leur pays n’avait su, ni préserver la paix, ni préparer la guerre. Malheur aux vaincus ! La punition fut rude : 5 ans d’absence, de séparation, de privations, d’heures gâchées à un âge où l’homme s’épanouit. Dans le cadre de cette captivité, le soldat de 40 oppose aux « ferments de dispersion » sa bonne humeur, sa compréhension, son humour, bref cette aptitude à extraire du fonds commun des Français le meilleur : l’art d’une vie libre, fraternelle, civilisée. Il en emporte la conviction que le relais transmis par-delà les miradors à tous les Français sera au rendez-vous de la victoire, d’une victoire qu’il voudrait sans palmarès dans une France qui, ne laissant aux chimères que leur juste place, saurait se réconcilier avec elle-même.